mardi 29 novembre 2011

Jour 19 - Café-couette

Ce matin, la demoiselle Mouche me convie à une lecture inspirante, si l’on reste ancrée dans l’environnement de la ménagerie, pardon, des tâches ménagères. C’est l’histoire d’une femme et son mari qui ont visité un café-couette (Bed & Breakfast pour ceux qui pensent plus carré).

Je me permets de vous le présenter, en français, en vous épargnant les sensibleries (les larmes de la demoiselle Mouche me semblent un peu forcées, mais ça, c’est la cynique en moi qui parle - souvent). En fait, c’est que la demoiselle Mouche a reçu un courriel qui l’a émue jusqu’aux larmes. Je vous le rend comme suit:
Chère demoiselle Mouche,
La fin de semaine dernière, mon mari et moi avons séjourné dans un superbe café-couetteLa cuisine, petite et simplement meublée était pleine de gouters délicieux et santé. On nous a servi de délicieuses gaufres avec des bleuets, dans une belle salle à diner toute propre. Dans le salon et les chambres à coucher, des coussins, des oreillers confortables, des draps et une couette agencés nous attendaient, sans compter les chandelles parfumées, partout dans la maison. La salle de bain... ah! un bain de mousse et des serviettes blanches qui dégageaient un parfum de fraicheur. L’étagère était pleine de livres intéressants et de vidéos de yoga...
Et le plus merveilleux dans tout ça, c’est que mon mari et moi avons passé du temps ensemble, sans interruptions, sans corvées ménagère, sans trafic. Bon, d’accord. Vous avez deviné... Grâce à vous, ce café-couette, c’est ma maison. Merci, merci.
Je lisais ça, et bien sûr j’avais deviné qu’il s’agissait du logis de la dame auteure de la missive électronique. Je n’ai pas pleuré, mais je me suis prise à rêver. Non, non, je ne compte pas m’ouvrir de café-couette! De toute façon, je me demande bien quel attrait touristique je pourrais présenter pour susciter le moindre intérêt pour une telle aventure... Heu... Venez expérimenter le 450, vivre une traversée du Pont Champlain en pleine heure de pointe. Découvrez la vie des banlieusards enchainés à leur véhicule et à leurs sorties solo pour se rendre au travail. On voit bien que ça n’a pas de bon sens.

Toutefois, je vous avouerai que l’envie m’a prise, à un moment donné, lorsque j’ai réalisé que je maintenais l’ordre dans mon logis, et encore plus lorsque j’ai terminé mon rez-de-chaussée, bref, l’envie m’a prise de moi-même écrire à la demoiselle Mouche pour lui faire part de la transformation qui s’est opérée dans ma demeure, mais aussi en moi. Pour lui parler de ce stress qui est parti depuis que je la suis. Lui dire combien j’en étais venue à haïr ma maison, et combien j’aime y être à présent. Lui raconter comment j’ai enfin vu la lumière au bout du tunnel. Lui mentionner au passage que je la trouve un peu ridicule par bouts, mais que ça lui va très bien et que finalement, chaque fois que j’y repense, le ridicule devient logique, et quand j’adapte même les suggestions qui me semblent les plus farfelues, j’y gagne. Lui parler de mes enfants, qui se ramassent maintenant, comme jamais. Du fiancé qui est plutôt fier de sa fiancée. Des amies qui me disent je ne l’aurais jamais cru. De ma mère, qui me félicite. Et de moi, qui me sens tellement bien depuis que j’ai repris (devrais-je dire pris) le contrôle sur mon intérieur ménager.

Mais je ne suis pas prêt à lui dire tout ça. Je veux faire mes 31 jours avant. Hier, j’ai raté une de mes habitudes, je me suis couchée à 23h30. Et bien que ce soir, je compte me reprendre, il n’en demeure pas moins que j’ai grincé des dents en réalisant qu’il y avait une chose (une seule!) que je ne pourrais pas cocher comme étant faite dans ma liste de tâches. Étrangement, toutefois, je ne me suis pas tapé sur la tête comme je l’aurais fait jadis il y a si peu. Comme si je me donne soudain droit à l’erreur, ou plutôt, comme si je savais que je peux réussir malgré tout.

Bon, ça fera. Je vais finir par m’arracher mes propres larmes... Grande sensible, va!

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