mercredi 4 janvier 2012

Jour 55 - Petit guide de survie...

... à l’intention de celles qui souhaitent suivre les conseils de la demoiselle Mouche, inspiré de la fin d’une longue conversation téléphonique de 2 heures 22 minutes avec la meilleure amie qui soit que je ne peux malheureusement pas vraiment côtoyer au quotidien, mettons.

Pour suivre les traces, les conseils, voire la méthode de la demoiselle Mouche, ou FlyLady si on veut faire plus carré, il est certaines règles essentielles que l’on doit s’imposer à soi-même, malgré toutes les difficultés que cela comporte. Déclinons, dans le plus grand désordre prioritaire.
  • Adapter la méthode. D’accord, l’évier de la cuisine n’est pas le centre de l’univers de toute une chacune. Aussi l’idée d’entretenir son évier en continu pour qu’il soit toujours beau et propre et brillant peut-elle sembler saugrenue à grand nombre d’adeptes potentielles, qui, ceci entrainant cela, rejettent la méthode du revers de la main. L’évier n’est pas le centre de votre univers? Commencez donc par aller nettoyer autre chose, alors, je ne sais pas moi, votre bureau, le secrétaire dans votre entrée, votre meuble télé, un bout de comptoir... Cela fait, cet endroit deviendra votre « évier virtuel » : c’est cet endroit que vous entretiendrez au quotidien, comme d’aucunes l’évier. Il en ira plus tard de même pour les zones, mais si vous commencez, vous n’en êtes pas encore là, ce qui m’emmène à mon prochain point.
  • Ne pas se garrocher. Vous savez, la meilleure façon de ne pas prendre l’habitude de faire de l’exercice, et la meilleure façon de détester ça, c’est de se lancer dans un marathon de 40 kilomètres le jour où on achète sa première paire de chaussures de course. Pour habituer à notre corps à courir, il faut le préparer lentement, pas lui donner un choc nerveux. Personne ne songerait à faire cela pour le jogging, mais le principe s’applique également à la méthode de la demoiselle Mouche, particulièrement lorsqu’on part de loin (comme moi) et qu’on commence par les pas de bébé. Si vous avez décidé de prendre votre premier pas de bébé aujourd’hui, ce n’est pas le temps de faire tout le ménage du salon, de votre frigo, du garage et de votre chambre! Si vous avez décidé de prendre votre premier pas de bébé, allez laver votre évier (ou l’autre centre de votre univers, mais à partir de maintenant, aux fins d’alléger le texte, je ferai comme si vous avez choisi de faire de votre évier votre centre universel personnel) et arrêtez-vous là. Et demain, vous vous habillerez, jusqu’aux souliers, avant de faire quoi que ce soit d’autre (sauf la douche, bien entendu, mais je crois que c’est déjà acquis, aussi n’insisterai-je pas sur ce point - remarquez que c’est crucial, comme les instructions des emballages d’arachides en avion : « Ouvrez le sac avant de manger les arachides. »
  • Éviter l’obsession. Bon. Votre évier est propre, vous avez même commencé à essuyer votre comptoir en raison de l’effet d’entrainement, et, soudain, votre fiancé nettoie le contenant à café sous le robinet et, ô honte suprême, il ne rince pas l’évier après son méfait (et on espère qu’il ne l’essuie pas, s’il ne l’a pas rincé). Ou il le rince, mais il ne l’essuie pas. Vous ressentez aussitôt un serrement à la gorge, à l’estomac, votre température monte, le rouge vous monte aux joues... retenez-vous. C’est normal de se sentir comme ça, mais prenez deux grandes respirations. Ce n’est pas parce que vous voyez votre évier comme le nombril du monde depuis un jour ou deux que le fiancé en fera automatiquement un objet de culte. Donnez-lui, et donnez-vous, et donnez à vos enfants, si vous en avez, du temps. Dites-lui ce que vous tentez d’accomplir, et demandez-lui de l’aide. Si ça ne fonctionne pas après quelques semaines, des grognements pourraient être de mise, mais si ça vous prend trente secondes pour rincer l’évier après le passage de votre tête de cochon, n’allez pas gâcher 10 ans de vie commune pour ça! Mettez un Post-It dans l’évier, recouvrez-le de Saran Wrap, bref, trouvez un truc pour que votre message passe, mais l’engueulade ne donne jamais rien. Et s’il se rend à vos arguments, mais qu’il laisse une goutte dans l’évier, laissez-la là. Vous y reviendrez plus tard.
  • Ne pas stresser. Dans la même veine que la nécessité d’éviter l’obsession, il ne faut pas stresser si vous avez oublié, dans quelques jours, de récurer votre toilette avant de partir pour aller au bureau. La méthode est lente à partir, parce que les habitudes sont longues à intégrer. C’est normal d’en oublier par bout (faites-vous une liste, ça ira déjà mieux). Si, en raison d’une catastrophe quelconque (bébé est malade, le fiancé a eu une panne d’essence, il y avait trop de trafic sur le pont Champlain, etc.), vous n’avez pas eu le temps de désencombrer pendant 15 minutes aujourd’hui, et vous êtes crevéemorte, ne stressez pas. Et n’allez pas faire 30 minutes demain! Vous tomberiez dans le garrochage, ce qui n’est pas bon, pas bon du tout (voir ci-dessus). Enfin, si vous êtes au lit, que le sommeil vous gagne peu à peu, ou que votre fiancé et vous êtes occupés, et que vous réalisez que vous n’avez pas sorti vos vêtements pour demain, essayez de dormir quand même. Vous en constaterez l’inconvénient le lendemain matin, et vous réaliserez alors l’avantage de cette habitude. Sans plus.
  • Accepter que la perfection n’est pas de ce monde. Arrêtez de vous taper sur la tête si vous oubliez quelque chose, s’il y a des traces de doigts dans votre miroir, une heure après l’avoir nettoyé, si vos ustensiles ne sont pas tous bien alignés dans le tiroir, si la couleur de votre guenille n’est pas coordonnée avec vos armoires de cuisine (surtout si elle est d’un mauve pas endurable), si vos draps sous la couette ne sont pas parfaitement lisses, si les bottes des enfants sont un peu croches dans l’entrée, ou encore s’il reste des taches d’eau sur vos chaudrons au sortir du lave-vaisselle. C’est de toujours vouloir que tout soit parfait qui vous a rendue incapable de tenir votre maison.
  • Arrêter quand ça sonne. Un des outils les plus importants de la demoiselle Mouche est la minuterie, dont vous ferez abondamment usage si vous acceptez de la suivre. L’idée, c’est de savoir s’arrêter. Et comme c’est très difficile, parce qu’on se dit que ça n’a pas de bon sens de laisser la pièce dans un tel état une fois qu’on a commencé, qu’on se dit que ça va prendre un siècle (voir la règle suivante) avant que tout soit terminé si on arrête maintenant, bref, comme c’est très difficile de s’arrêter, on utilise une minuterie. Et il faut s’y tenir : quand ça sonne, arrêtez ce que vous faites. Allez porter ce qui doit l’être dans les autres pièces de la maison, sortez les poubelles, le recyclage, déchiquetez ce qui doit l’être, jetez ce qui doit être jeté, mais c’est tout. Ne ramassez plus rien dans la pièce. Cessez de redresser les livres sur les étagères. Arrêtez. 15 minutes, c’est mieux que rien du tout, on en fait beaucoup plus qu’on pourrait le croire, et ce n’est pas trop pour s’écoeurer.
  • Faire preuve de patience. Avec la demoiselle Mouche, mais surtout, avec soi-même. Votre maison ne s’est probablement pas encombrée en un jour, et vous ne réussirez pas à la désencombrer en un jour, et probablement même pas en une semaine. Gardez l’objectif à l’esprit : rendre votre maison agréable, à long terme. Pour que ça dure, il faut intégrer des habitudes. Et ça, ça ne se fait pas en un jour (croyez-moi sur parole!). Sauf qu’une fois les 31 premiers jours passés, on dirait vraiment que ça se fait tout seul!
  • Laisser faire le détail. Regardez votre maison maintenant. Si vous avez décidé de suivre la demoiselle Mouche, c’est sans doute parce que c’est la pagaille. Eh! bien! dites-vous qu’un désencombrement en surface est mieux que rien du tout! Vous n’êtes pas obligée de trier tous vos papiers. De les mettre dans une boite marquée « À trier », c’est quand même déjà mieux que de les avoir éparpillés partout dans la maison! Vous y reviendrez, mais commencez par le commencement.
  • Réserver du temps dans son agenda. Votre désencombrement est un rendez-vous quotidien avec vous mêmes, comme votre rendez-vous avec votre coiffeuse, juste un peu plus fréquent. Vous n’avez pas le temps pour suivre la méthode de la demoiselle Mouche? Quoi? vous n’avez pas quinze minutes de lousse dans votre journée? Heu... Vraiment? Quinze (15) minutes? Et si vous vous leviez quinze minutes plus tôt? Ou que vous vous couchiez quinze minutes plus tard? Ou que vous regardiez une émission de moins en soirée (enregistrez-la et sautez les annonces quand vous la visionnez : vous sauverez 12 minutes chaque heure! Avec deux émissions, vous êtes rendue à 24 minutes. Avec trois... bon, vous avez compris)?
  • Avoir le sens de l’humour. Je vous l’ai déjà dit, prendre la demoiselle Mouche au premier degré peut provoquer des palpitations. Une bonne dose d’humour est essentiel si vous souhaitez survivre à ses courriels, à ses vidéos et à son émission de radio. Auxquels vous n’êtes absolument pas tenue d’adhérer, au demeurant.
  • Rejeter le mode tout-ou-rien. Si vous m’avez lue dans l’ordre, je viens de le dire : vous n’êtes pas obligée d’adhérer à tous les trucs et offres de la demoiselle Mouche. Vous n’êtes pas obligée d’aller dans la grande tente. Vous n’êtes pas tenue de vous abonner à la liste de distribution de ses courriels. Rien ne vous force à visionner ses vidéos, à écouter sa radio, ni à acheter ses produits (surtout pas le disque avec la toune ver d’oreille et surtout pas si vous détestez le mauve)! Faites la méthode, faites-la bien, mais faites-la avec les outils qui vous conviennent. (Et hop! on retourne à la première règle!)
  • Ne pas se sentir coupable. La demoiselle Mouche est parfois contradictoire. Elle vous dit de ne pas capoter si vous n’êtes pas rendu au même point qu’elle, d’y aller à votre rythme. Le lendemain, elle vous dit, vous somme, vous ordonne de faire telle ou telle chose, en intimant que tout refus se fera au péril de votre vie. C’est un peu tannant. Suivez la première de ces deux  semonces : ne capotez pas et, surtout, ne vous sentez pas coupable si vous n’allez pas aussi vite que vous ne le souhaiteriez... ou que vous sentez que la demoiselle Mouche n’est pas fière de vous. Le sentiment de culpabilité, c’est paralysant, c’est décourageant. Et c’est inutile :  après tout, vous n’avez fait de mal à personne!
Je n’avais pas tous ces précieux conseils quand j’ai commencé. J’ai vraiment angoissé quand j’ai vu des gouttes d’eau dans mon évier. Je me suis sentie submergée par tous les courriels qu’elle envoie. J’ai failli vomir quand je l’ai vue larmoyer la première fois. Je me suis sentie coupable d’être déçue par la Rubba Scruba. Je me suis laissée prendre à présenter ma maison en disant à chaque tournant « C’est pas parfait... » comme si ce devait l’être! Et en même temps, j’y suis vraiment allée pas à pas, sans me presser, sans me garrocher, j’ai arrêté quand la minuterie a sonné, j’ai relégué le détail à plus tard. Et ça a fonctionné. Ça fonctionne toujours, d’ailleurs. C’est parce que ça fonctionne encore que je me permets de dresser cette liste de règles. Elle pourra peut-être servir à quelqu’un, qui sait?

C’étaient les conseils d’une adepte de la méthode Mouche (FlyLady), offerts gratuitement, à toutes ses nombreuses lectrices, assidues j’en suis convaincue, sans aucune humilité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Jasez-moi pas juste dans Facebook!