dimanche 8 janvier 2012

Jour 59 - Laisser aller (et non pas « laisser-aller »)

Nous avons une cuisinière au gaz tout ce qu’il y a de plus rudimentaire, c’est-à-dire que chaque « rond » (ils sont carrés) comporte un bruleur, une cuvette en céramique pour attraper les dégâts et une grille en fonte. Pas de protecteur en vitrocéramique, pas de plaque de protection par-dessus le bruleur; bref, trois pièces de base par « rond ». Pour nettoyer la cuisinière, donc, il faut retirer la cuvette et la grille, et bien les frotter et nettoyer. Il faut aussi brosser le bruleur au moyen d’une petite brosse, histoire d’en retirer toute poussière pouvant nuire à l’allumage. Mais ce n’est pas tout : pour chaque paire de « ronds », il y a une plaque en fonte émaillée qui doit être récurée et polie. Et ça, sans compter les garnitures décoratives en inox brossé. En d’autres mots, nettoyer la cuisinière, et je ne parle même pas de la partie four, c’est toute une job qui, comme je cuisine beaucoup, devrait en principe revenir souvent.


Pour vous dire le vrai, je n’ai jamais nettoyé ma cuisinière. De tout temps, quelqu’un l’a fait à ma place : ma petite abeille, une femme de ménage, ma mère, le fiancé. Et j’ai toujours été très heureuse de déléguer cette tâche ingrate. C’est éreintant, c’est chronophage et c’est salissant.

Hier, le fiancé a entrepris la tâche immonde. « Ah! maudite chanceuse! » direz-vous. On croirait, non?

Sauf que c’est complètement fou, mais je me suis hérissée en le voyant faire. Aussi ridicule que la chose puisse paraitre, ma première réaction à le voir aller a été négative. Oh, n’allez pas croire que je lui en aie glissé un mot, ni que je rechignais à l’idée qu’il se tape la job à ma place, non. C’était tout autre chose.

Ce qui m’a fait grincer des dents, je m’en suis vite rendue compte, c’est que hier, on n’était pas dans la zone Cuisine. En d’autres termes, il n’y allait pas au pied de la lettre. Il était en avance. D’un jour, seulement, mais en avance pareil. Ciel d’Afrique et pattes de gazelle! La honte! Faire ça pendant qu’il pourrait faire quelque chose d’autre, dans le bureau, dans l’entrée ou dans les escaliers!

Rassurez-vous, ce sentiment étrange ne m’a pas habitée longtemps. Je me suis même trouvé plutôt sotte, et j’en ai bien ri. Depuis que je me suis lancée dans cette aventure, et surtout depuis que je m’y tiens et que notre maison est agréable, le fiancé a décidé de m’aider, et il a gracieusement accepté de prendre sur lui les tâches plus intenses, comme, justement, laver le four, le frigo, passer l’aspirateur (mais ça, on sait ce qui s’est produit), bref, les jobs que je déteste. Je n’ai pas encore regardé, mais je suis à peu près certaine que nettoyer ma cuisinière fait partie soit des missions de la semaine, soit de la liste du nettoyage détaillé. Et si je fais ce que j’ai à faire, normalement, je devrais finir par y arriver et devoir le faire. Mais non! Puisque le fiancé l’a fait!
Et bien fait, en plus!
Et même s’il l’a fait hier, alors qu’on était dans une autre zone, on s’en fiche pas mal, non? Honnêtement, oui, on s’en fiche! Et royalement, à part ça!

« Alors », me suis-je dit, « réveille, la grande, lâche prise et profite donc du temps que ça te donne en surplus pour prendre soin de toi! »

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