vendredi 13 janvier 2012

Jour 64 - Et le féminisme, bordel?

Une de mes tantes est féministe au point d’utiliser le féminin dans toutes ses phrases, peu importe le nombre de femmes ou d’hommes présents (elle dirait ici présentes). Je ne crois pas qu’elle soit au courant de l’existence de ce blogue (quoi que sa fille, ma cousine, fait partie de mes amies Facebook, de même que son fils, mon cousin, alors, on ne sait jamais). En fait, je suis à peu près convaincue qu’elle n’est ni abonnée (hey, j’ai deux abonnées, alors je le saurais, il me semble) ni lectrice de mon blogue. Pourquoi? Parce que ce blogue, que vous lisez en ce moment, est certainement, à première vue, l’antithèse d’un blogue de féministe, et que ma chère tante n’aurait pas manqué de me le faire remarquer quand on s’est vues aux Fêtes.

N’empêche. Si, en surface, mon blogue peut sembler à mille lieux du féminismes, je suis moi-même une féministe convaincue. À celles qui froncent les sourcils, je pose la question : « Croyez-vous que les femmes et les hommes sont égaux? » Si votre réponse est oui (ma tante dirait non, elles sont égales), vous êtes féministes. C’est aussi simple que ça. Tant et aussi longtemps que les femmes ne bénéficieront pas de l’égalité en droit et en fait, le féminisme sera de mise. Il signifie seulement que les femmes doivent avoir les mêmes privilèges, avantages et droits que les hommes. Qu’elles doivent avoir la possibilité d’aspirer, et d’atteindre, aux plus hautes positions dans la société, de réussir dans ce qu’elles désirent, qu’il s’agisse d’une carrière en entreprise ou de leur vie familiale. Chaque femme doit avoir le droit de faire ce qu’elle a envie de faire, et aucun obstacle ne devrait se dresser contre elle. Ni les obstacles dressés par des hommes, ni ceux dressés par les femmes elles-mêmes. Quand les femmes auront ces droits, ces avantages, ces privilèges, cet accès au même titre que les hommes, le féminisme aura perdu sa raison d’être et toutes les féministes en seront très heureuses. Certaines diront : « Moi, je ne suis pas féministe, je suis égalitaire. » Eh! bien! On pense pareil : tant et aussi longtemps que les femmes et les hommes ne seront pas égaux, être égalitaire signifie être féministe.

Ce préambule étant terminé, qu’en est-il de mon blogue? Eh! bien! Mon blogue n’est ni féministe ni antiféministe, et certainement pas antiégalitaire. Si, pendant longtemps, on a dévolu l’entretien ménager exclusivement aux femmes, mon ménage était plutôt à l’inverse : le fiancé ramassait tout; je trainais partout. Un homme rose? Je ne crois pas... mais vraiment pas!

Et mon blogue? Cette fascination pour l’entretien ménager? N’est-ce pas véritablement antiféminin? Pourquoi la demoiselle Mouche s’adresse-t-elle aux SHE? Pourquoi ne m’adressé-je pas à mes lectrices à titre de lecteurs? Je ne peux pas parler pour la demoiselle Mouche. Dans mon cas, je m’adresse à mes lectrices, parce que j’ai deux ou trois lecteurs, qui comprennent très bien que, ne formant pas la majorité, ils soient assimilés dans le groupe majoritaire. C’est comme ça que ça marche. Cela étant dit, j’ai remarqué depuis le début de mes aventures vers mes ailes de fée du logis que l’entretien ménager prend de moins en moins de temps, au fur et à mesure que je développe des compétences en la matière. N’est-ce pas là une certaine avancée pour la femme que je suis? Rappelez-vous la position dans laquelle je me trouvais : un homme qui avait abandonné ses efforts de plus de dix ans parce que sa fiancé (moi) défaisait à mesure tout ce qu’il faisait. Et moi, une inculte, gâtée pourrie par les séjours à l’étranger, par le fiancé aussi, qui ne savait même pas par quel bout commencer. Aujourd’hui, je passe moins d’une demi-heure à entretenir ma maison, le fiancé environ la même chose, et tout est (presque) impeccable.

Ah! mais l’entretien ménager, c’est la dictature de la société, c’est l’esclavage des femmes... Oui, bon. Peut-être, si vous n’êtes pas capables de faire autre chose. Pour ma part, j’ai prouvé que je pouvais tout faire... sauf ça, justement, l’entretien ménager. Aurais-je dû persévérer dans mon incompétence pour faire un statement? Vivre dans un bordel perpétuel pour m’affirmer en tant que femme? Ç’aurait été comme faire bruler sa brassière quand on fait du 44 DD.

Et au moment où je clos cet article, j’entends le fiancé qui range de la vaisselle dans le lave-vaisselle et... ciel! est-ce vrai! qui nettoie mon évier...

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