Chère demoiselle Mouche,
C’est ce matin que j’ai lu ce que vous me réserviez en cette 31e journée de pas de bébé. Moi qui me targue de ne pas faire dans le sentimentalisme et la dramatisation, je me dois d’avouer que c’est avec de légers papillons dans l’estomac que j’ai ouvert mon navigateur Internet et que j’ai cliqué sur le dernier jour de votre page 31 pas de bébé pour débutante.
Avant de vous lire, mon regard s’est porté sur ma cuisine, avec son évier brillant et ses beaux comptoirs dégagés; sur mon salon, où la seule trainerie par terre est ma chatte Azraëlle qui se repait au soleil; sur ma salle à manger, où les enfants jouent aux Lego à table, parce qu’il y a là de l’espace, avec tous ces blocs que j’ai récupérés ces derniers jours pendant que j’étais à la rescousse d’une pièce ou d’une autre. Du sous-sol me provient le bruit de la laveuse. Mon lit est fait et j’ai mes souliers bien lacés aux pieds.
Comme je le fais tous les jours depuis 31 jours, j’ai d’abord passé en revue les routines du matin et du soir que vous m’avez inculquées. C’était particulier ce matin, j’avais le sentiment d’avoir atteint un jalon, franchi une étape, et j’ai sursauté, rien de moins, en réalisant tout ce que je fais maintenant. Avant de vous connaitre, ma maison était un véritable capharnaüm. J’étais gravement atteinte du syndrome Je ne peux recevoir personne et je me disais que ce serait comme ça jusqu’à la fin de mes jours, que c’était là ma nature et mon destin, que j’allais devoir faire avec, à moins de tout mettre dans des boites et déménager...
Après avoir parcouru mes routines, impressionnée, j’ai lu votre mot de ce jour 31 et, bien contre mon gré, mais finalement sans grande surprise, des larmes ont perlé à mes paupières. Vous ne me dites pas grand’chose aujourd’hui, juste quelques petites phrases sur la nécessité de ne pas m’en faire si je ne comprends pas tout le reste de votre méthode tout de suite, tout d’un coup. Vous m’encouragez à continuer de progresser une étape à la fois, d’y aller à mon rythme. En d’autres mots, vous me demandez simplement d’être indulgente envers moi-même. Vous le savez, vous touchez là une corde sensible. Et ce que je lis de votre message ce matin, c’est que la perfection n’est pas de ce monde, et surtout, qu’elle n’est pas nécessaire pour que je sois fière de moi. Et quand je lève le nez de mon ordinateur et que je regarde ma maison, je sais que vous avez raison.
C’est le hasard qui vous a mise sur ma route, chère demoiselle Mouche, la chance. Il y a dans vos écrits un terme qui revient souvent, et je crois qu’il s’applique à ce moment charnière qu’est ma découverte de votre existence : votre arrivée dans ma vie et dans la vie de ma famille fut une bénédiction.
Merci, demoiselle Mouche, merci de tout coeur.
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